

Il y a des livres si beaux qu’écrire sur leur magie revient à se sentir comme un éléphant dans un champ de coquelicots. La lecture de Le soleil et ses fleurs m’a subjuguée. J’ai ouvert le livre et quelques heures plus tard, dans le silence de la nuit, j’ai tourné la dernière page. J’ai émergé d’un espace-temps où je suis descendue au plus profond de mon cœur. La réalité de mon quotidien, le souper, les jeux avec les enfants, le bain, les échanges avec mon conjoint, se faisait entendre d’une voix lointaine. J’ai pris soin de ma tribu dans un état de choc, tant la justesse des mots et la beauté de la poésie de Rupi Kaur ont imprégné ma chair.
quand ma fille vivra dans mon ventre
je lui parlerai comme si
elle avait déjà transformé le monde
elle sortira de moi sur un tapis rouge
forte déjà de la certitude
de pouvoir accomplir
tout ce qu’elle veut
Découpé en cinq chapitres, ce recueil de poèmes – se faner, tomber, s’enraciner, s’épanouir, fleurir – parle d’amour, de don de soi, de chagrin d’amour, d’exil, de langue d’expression, d’ancrage, de force, d’avenir, de confiance, de maîtrise de son destin, de corps, de femmes. Les mots dénoncent et encouragent, ils sont durs et doux, ils chantent et dansent. Des poèmes parsemés de dessins simples et justes de Rupi Kaur.
J’ai compris que Le soleil et ses fleurs sera pour moi un compagnon de route, un livre qui ne nous quitte jamais, un livre que l’on veut offrir à toutes (et tous).
Mon seul regret : l’avoir lu sur ma liseuse. Avec ce recueil de poèmes et ses dessins, l’objet livre prend tout son sens. Je vais aller le chercher à la librairie, c’est certain ! Et j’en profiterai pour découvrir le premier recueil de l’écrivaine Lait et miel, vendu à trois millions d’exemplaires, et au palmarès du New York Times durant cent semaines ! Tout comme Le soleil et ses fleurs connaît la même reconnaissance internationale.
Le soleil et ses fleurs, de Rupi Kaur, Guy Saint-Jean éditeur, 2019. Traduit de l’anglais par Lori Saint-Martin et Paul Gagné. La publication originale date de 2017.