

Depuis petite, je suis une fille « à antennes ». En bref, j’entre dans une pièce, je rencontre une personne, ou encore je suis confrontée à une situation et… bam, une petite voix me parle et me fait comprendre des choses impalpables et invisibles. Mais dans mon éducation cartésienne et dans notre monde rationnel, j’ai appris à enfouir cette voix, à m’en méfier car ce qu’elle me disait n’était généralement pas vérifiable, pas démontrable, pas quantifiable. Mais vous savez que depuis un an, je poursuis une nouvelle tranche de ma vie (si vous ne le savez pas, c’est par ici) et que l’exploration de mon intuition et de ma créativité en fait partie.
Rien de surprenant donc que mon œil ait été attiré par ce titre L’intuition, et si on l’écoutait vraiment ? alors que je parcourais mollement le catalogue numérique de ma bibliothèque pour trouver ma prochaine lecture. Je savais (intuitivement ! ah, ah !) que l’intuition est une voix qui ne trompe pas, mais à la fin de la lecture de l’ouvrage, j’en étais encore plus persuadée.
Les auteurs Lydie Castells et Bernard Castells nous expliquent : ce qu’est l’intuition, pourquoi on lui résiste, pourquoi on devrait l’écouter et comment faire. Ils appuient leur propos de nombreux exemples et témoignages. Voici ce que j’ai principalement retenu.
C’est quoi l’intuition ?
C’est une pensée fulgurante, irréfléchie, impossible à démontrer. Elle est fugace, elle dure quelques secondes et s’éteint. En revanche, si on l’écoute, la conviction qu’elle engendre peut perdurer indéfiniment.
Elle n’est pas basée sur des éléments rationnelles, donc il est difficile de la partager avec une analyse et des données.
Elle est différente des émotions (positives et négatives), elle ne crée pas une émotion, elle crée une sensation.
L’intuition est le propre de l’être humain, le règne animal ne le partage pas, contrairement à l’instinct. Mais l’intuition, comme l’instinct, nous permet de nous adapter au monde en constante évolution. Donc tout le monde a de l’intuition, mais c’est notre capacité à l’écouter (ou pas) qui nous fait dire qu’on est plus ou moins intuitif.
Et surtout, l’intuition est toujours juste et bonne.
Pourquoi on n’écoute pas son intuition ?
Parce que l’on vit dans une monde rationnel, cartésien, scientifique. Tout doit être mesurable, évaluable, quantifiable. On est dans le raisonnement, le mental, la preuve. Et l’intuition est une sensation fulgurante et fugace… qui ne s’appuie sur rien de tangible ! Alors c’est la force de notre intuition contre la force de notre société : devinez qui gagne ?!
Parce que l’on ne se fait pas confiance et qu’on a peur du jugement des autres. C’est sûr que si on dit à son patron : « j’ai pris cette décision parce que je le sentais comme ça », je doute qu’il soit emballé par cet argument ! Et si l’on a connu quelques échecs (personnels ou professionnels), on se raccroche au rationnel, et non à ses ressentis, pour continuer à vivre. Et aussi, on donne plus de valeur à la parole et au regard extérieur qu’à sa petite voix intérieur, surtout si l’on manque un peu de confiance en soi. Bref, on oublie que l’on devrait spontanément avoir foi en soi et en la vie, comme les tout petits l’ont (et la perdent en grandissant, snif !).
Parce que l’on a peur de se tromper. On va avoir tendance à trouver risquer le fait de vivre selon son intuition, donc à nouveau, on fait fonctionner notre raison et notre mental plutôt que d’écouter notre voix ntérieure. Pourtant les auteurs montrent que l’intuition ne ment jamais.
Parce que l’on ne vit pas dans le présent. Parce que l’on ressasse le passé et on s’inquiète du futur. Alors que lorsque nous vivons dans l’ici et maintenant, les peurs, les doutes, les appréhensions sont beaucoup moins fortes. Laisser libre cours à ses souvenirs (ce qui s’est passé) et son imaginaire (ce qui pourrait se passer) engendre du stress car même si on projette de belles choses, on imagine aussi que de mauvais choses pourraient arriver.
En bref, nous passons notre temps à brouiller les signes de notre intuition avec notre mental, notre raison, nos peurs. Pauvre de nous !
Et qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
Et bien on se dit qu’on a tout à gagner à écouter son intuition et à la suivre parce qu’elle va nous amener dans notre chemin propre, là où se place notre vérité (à nous, pas celle des autres).
Quelques outils cités par les auteurs pour nous aider à y arriver (parce que c’est bien jli de dire qu’il faut se faire confiance, mais quand il s’agit de passer à l,acte, on recule !) :
- la méditation : se vider la tête, être en pleine conscience dans l’instant présent. Tout le monde parle des bienfaits de la méditation, alors essayons !
- le sport et la créativité : on marche, on court, on danse, on bouge, on peint, on écrit, on dessine, on bricole.
- et surtout, dans tout ce que l’on entreprend, on ne met pas le résultat comme aboutissement suprême. On se réjouit plutôt du chemin emprunté… et on voit ensuite où ça nous mène.
En bref, ce livre résume bien mon combat quotidien entre ma raison (ma grande sagesse) et mon intuition (ma grande folie !). Un très long cheminement pour moi 🙂
L’intuition, et si on l’écoutait vraiment ?, de Lydie Castells et Bernard Castells, Eyrolles, 2018.