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Envole-moi, de Sarah Barukh : Loin de cette fatalité qui colle à ma peau

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Envole-moi nous plonge dans une histoire d’amitié comme celle que l’on construit quand on est au collège et qu’on se dit « à la vie, à la mort ». Les deux amies, Anaïs et Marie, ont grandi. Elles se sont éloignées, puis perdues de vue, jusqu’à ce que, dix ans plus tard, le téléphone d’Anaïs sonne et marque le départ d’une nouvelle aventure.

L’auteure Sarah Barukh alterne avec habileté l’intrigue du présent avec des flash-back dans les années 1990 qui construisent peu à peu la complexité de la relation entre Anaïs et Marie, entre leurs douleurs personnelles et leurs confrontations amicales et sociales. Parce qu’à cet âge-là, l’amitié, c’est aussi l’amour, la haine, la trahison, le regard des autres, les actes irréfléchis… et progressivement chacun fait son chemin vers l’âge adulte. L’auteure aborde de nombreux thèmes sociaux comme le racisme, l’antisémitisme, le voile, la radicalisation.

Le rythme est soutenu et à chaque fin de chapitre, Sarah Barukh sème des indices qui donnent envie de tourner les pages pour en savoir plus sur Marie, clé du mystère. Le lecteur comprend que tout ne tourne pas rond chez elle et que ses actions ont bien l’allure d’une personne au désespoir. Alors on suit Anaïs et Marie dans leur vie de collégiennes dans le 19e arrondissement de Paris (ce qui personnellement m’a fait très plaisir car j’ai vécu là pendant dix ans !), et leur vie d’adultes entre mariage raté, fausse couche, craintes face à la vie, rêves brisés. On se doute bien que la fin sera tragique, mais on a envie de savoir pourquoi, et le style simple et fluide de l’auteure nous y emmène pour notre plus grand plaisir.

Le roman offre une réflexion pertinente sur l’adolescence, sur les fantômes du passé, le poids des événements, comment ils nous construisent et sont présents dans chacun de nos actes à l’âge adulte. La question est posée : doit-on s’en libérer pour vivre pleinement et prendre son envol ? et comment y arriver ? C’est tout ce cheminement qu’Anaïs et Marie feront ensemble jusqu’à ce qu’à nouveau, elles se séparent.

Une lecture agréable un dimanche après-midi pluvieux en plein confinement. Les fans de Jean-Jacques Goldman (comme moi !) auront envie de le réécouter et de chanter à tue-tête Envole-moi, envole-moi…

Envole-moi, de Sarah Barukh, Albin Michel, 2020.

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