

Un très beau roman sur l’amour d’une mère envers son fils.
Vanda est une femme qui a la rage. Elle vit dans un petit cabanon déglingué, au bord de la mer, à Marseille. Elle a cumulé les petites galères et les petits boulots. Elle s’est fait traitée comme un moins que rien par ses employeurs, soit le lot de beaucoup de personnes aux métiers ingrats, peu reconnus, précaires. Malgré tout, Vanda, elle s’en sort. Elle a Noé, son fils de six ans, avec qui elle vit une relation fusionnelle. Alors malgré les remarques de la société bien-pensante, elle avance pour son gamin.
Et un jour, resurgit Simon, l’homme avec lequel elle a eu une relation il y a six ans. Il est le père de Noé, elle le lui apprend. Alors, il ne veut plus partir, il s’accroche, il veut s’imposer dans cette relation mère-fils. Il exige, il fait la morale, il dit comment l’élever ce môme. Vanda lutte, griffe, mord. Mère louve, elle fera tout pour protéger ce qu’elle a construit. Mais l’édifice tangue et dégringole dans une explosion de rage et ça a brisé mon petit cœur de lectrice.
Cette lecture m’a prise aux tripes parce qu’elle raconte l’amour infini et charnel d’une mère pour son enfant. Parce que j’ai eu envie de hurler avec elle, de me battre contre la stupidité de la société, contre la violence qu’elle impose avec ses schémas tous faits. Parce que la simple idée que l’on pourrait m’enlever mes enfants me fait sortir les crocs.
Marion Brunet nous offre un roman contemporain, sombre, imprégné de violences et de misères sociales. Sa plume nous fait ressentir la brutalité, la colère, mais aussi l’amour et la tendresse dans ce portrait poignant. Bref, un condensé de tragédie grecque ! Vanda et Noé vont vous bouleverser ! Je vous aurais prévenus 🙂
Vanda, de Marion Brunet, Albin Michel, 2020.