

Sophie Létourneau nous entraîne dans sa quête à l’homme imaginé et fantasmé : « Le petit Français », qui la fera voyager du Québec à la France, puis au Japon, avant de revenir déposer ses valises au Québec. J’ai suivi, avec beaucoup d’amusement, son périple. Probablement parce que je me suis un peu reconnue dans sa quête d’un idéal, il y a une quinzaine d’années lorsque je chassais moi aussi. Et parce que Sophie Létourneau évoque des lieux chers à mon cœur, qui forment mon quotidien, entre Paris et Montréal.
L’autrice se laisse guider dans la vie par : l’artiste Sophie Calle, qui la précède partout où elle va, et une voyante, qui lui donne des indices qu’elle ne cesse de chercher ! C’est drôle !
Les paragraphes sont courts, ils s’enchaînent, vifs et précis. Ils sont parsemés de citations d’auteurs et d’autrices, comme Catherine Mavrikakis, Wajdi Mouawad, Margaret Atwood, mais également Gustave Flaubert ou Céleste Albaret (la gouvernante de Marcel Proust). On s’imprègne du milieu intellectuel dans lequel Sophie Létourneau évolue. Chaque mot nous invite à une réflexion sur l’amour, sur l’attente, sur le désir.
Il y a quelque chose d’intime et d’universel dans ce récit autofictif dans lequel chaque femme peut se reconnaître un peu ou beaucoup !
Je suis toujours sidérée que mes amies se montrent bouleversées parce qu’un homme s’est avisé de leur dire qu’elles sont jolies.
L’amour d’un seul homme, c’est tout l’amour qu’une femme serait en droit d’espérer ? Moi je dis de l’amour d’un homme que ce n’est qu’un début.
Chasse à l’homme, de Sophie Létourneau, Éditions La Peuplade, 2020.